C'est sûrement la chaleur - qui fait monter la pression, qui porte à ébullition - les particules, les mots les micro-émotions. Ca monte et ça grouille, ça fait des gros bouillons, dans la gorge, dans la tête, dans la poitrine, le centre de gravité s'est élevé, le volume semble augmenter, attention à l'évaporation - ou à l'implosion ? c'est un infernal ballet, une exacerbation, les petites hontes, le jazz, les deuils, l'été, le plaisir, les SMS qui sonnent, les désirs, les images d'un sourire, les frustrations, les photos les cheveux dans le vent, les petits coups de colère, l'eau fraîche qui soulage sur la peau mais vite, ça sèche - ça s'évapore - les pores qui transpirent, les dents qui grincent, l'obstination, l'amitié, les notes de piano, les soupirs étouffés, les envies ravalées, la fumée de cigarette à la menthe et les cris de Camille.
Tu te couches et tu te relèves. Toutes ces questions. Ces élucubrations. Tu es monomaniaque, bimaniaque, trimaniaque et polygame. Tu es dans l'expectative, pour la stabilité, et transpercée de puissance, d'impuissances. Tu es dans la rythmique, écrasée de chaleur, bourrée d'idées folles. Tu es en colère, tu pleures de joie, ta volonté est grande, tes rêves emberlificotés. Tu grilles le temps, tu casses le mythe, tu bois de l'eau fraîche. Tu es résignée. Tu prends de la distance. Tu prends le temps. Tu prends la route. Tu goûtes les petits moments, tu te prends pour un oiseau. Tu suis les bateaux du regard. Tu serres les poings. Tu changes de CD. Tu te couches et tu te relèves. Tu as soif tu es épuisée. Mais tu n'as pas sommeil.