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4 novembre 2010 4 04 /11 /novembre /2010 18:30

Sur les planches on cherche la chose.
Trouver un personnage, un ton, une épaisseur, va se concentrer dans la recherche de cette quête de la chose.

La voir, la regarder, écouter en soi ce qu'elle va jeter comme son, comme ondes ou comme trouble. Se laisser séduire par " ça " qui, aussitôt trouvé, redisparaît et derrière quoi il faut se remettre à courir ou à fouiller.

Soi-même disparaître bien sûr à la faveur de la chose. S'oublier, se vider comme on se lave de ce qui nous occupait, nous perturbait. Il faut être pur et poreux, pour recevoir.

Loucher, parfois, ou au contraire élancer son regard le plus loin. Se tortiller, au risque de se déchirer un mollet, ou laisser flotter ses mains ouvertes. Défroncer le sourcil ou bien l'écraser, lâcher ses cheveux, ses poumons, entrouvrir les lèvres.

Drôle de rituel, trouverons-nous peut-être. Un brin bizarroïde ou mystico-dingo. Pourtant ça fonctionne. La chose, c'est elle, qui va nous porter, nous remplir, nous déplacer. Il faut savoir lui faire confiance et être sa chose, à la chose.  

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3 novembre 2010 3 03 /11 /novembre /2010 23:41

J'ai peu d'informations sur ce spectacle de samedi prochain, mais une bonne intuition, connaissant la comédienne/metteur en scène.

Donc, si Maransin (près de Guîtres, au nord de Saint-André-de-Cubzac, 33) ne vous paraît pas plus loin que le bout du monde, allez-y, vous pourrez même être accompagnés de vos bambins dès 6 ans.

 

 

 

Affiche

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19 septembre 2010 7 19 /09 /septembre /2010 13:31

RoulotteBrigitte.jpg

 

Speed-Bonaventuring, au bord des bassins à flots dans une roulotte aux tissus chamarrés.

La voyante qui dit s'appeler Esperanza a tout d'une arnaqueuse. D'abord, elle est blonde. Elle ne m'annonce pas que j'aurai 4 enfants, ou une promotion - en revanche elle annonce les couleurs : "voici ma lampe, mais elle est cassée, et puis j'ai des problèmes de vue".
Bon, d'accord, et ensuite ?

Mais voilà qu'elle se met à ... poser des questions ! Journaliste ? Commère ? Psychologue ? Caméra cachée ? Ethnologue ? Espionne industrielle ? Pas le temps de trancher, le compte à rebours a commencé. Son oeuf-minuteur est lancé, alors vite, vite, il faut rassembler ses idées, ses mots, ses souvenirs et ses démons (ou ses anges), ses représentations, fouiller ses tripes et en faire un synthèse. Etonnant. Drôle de bonne femme, cette Esperanza.


 

Une histoire à suivre, car ce n'est qu'une étape d'un projet séduisant et pour le moins original du Théâtre des Tafurs.

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5 juillet 2010 1 05 /07 /juillet /2010 17:18


ScB3.jpg

ScB1.jpg

ScB2.jpg

 

 

 

  

 

 

 

 

 

Photos MJC La Tourmaline

 

Incroyable. La mise en scène de "Elle et lui", par la Compagnie de la Laurence, dirigée par Marie Pustetto, aux Scènes Buissonnières à Saint-Selve ce week-end, a fonctionné, et mieux qu'on ne l'aurait imaginé !

L'idée : donner une lecture des Conversations conjugales de Danièle Sallenave, qui commencerait normalement, et qui serait perturbée par des comédiens, cachés au milieu du public, se lançant deux par deux dans des disputes conjugales (conformes aux textes de D. Sallenave).

Et c'est véritablement parti dans tous les sens. Le public (le vrai) a pris ces faux faiseurs de trouble pour de vrais spectateurs, et il a ralé ! il s'est esclaffé ! il s'est troublé ! il a parfois quitté la salle ! ou il a bien rigolé. La vidéo montre bien la tension en cette salle de conseil municipal, bondé de monde, surchauffé en cette journée de juillet moite avant l'orage - où les regards s'échangent, perplexes, où ceux qui sont venus pour jouer et ceux qui sont venus pour regarder entrent, sortent, se font les gros yeux, se grondent, et, "comme dans un stade de foot, on est tendu, on lève les yeux et les bras au ciel, on crie"...

Bref, la confusion la plus totale ajoutée à une température excessive, parmi une foule bien trop dense, ont fait que... ça ne pouvait être plus déroutant, pour nous, pour eux, et vraisemblable au possible. A ne plus savoir où on en était, à ne plus pouvoir distinguer le lard et le cochon.

Incroyable.

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17 juin 2010 4 17 /06 /juin /2010 13:03

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Hein ? ... Rien.

- Si, je vois bien qu'il y a quelque chose

- Que veux-tu qu'il y ait ?

- Je sais pas, moi, c'est juste que je vois que t'as ta tête bizarre.
- Ben non, j'ai rien, ça va !

- Hé ! on se calme, je voulais juste savoir à quoi tu penses.
- Je pense à rien, je pense que ça va, je pense que tu commences à me gonfler !

- Non mais ça va pas la tête ! je m'inquiète pour toi et toi tu t'énerves. Le truc, j'en suis sûr, c'est que t'étais déjà énervé AVANT.

- Avant quoi ?

- Avant qu'on commence.... Merde quoi, tu commences à m'énerver bien comme il faut là !

(ils se regardent d'un air mauvais. Ils sortent chacun d'un côté)

 

***

 

- A quoi tu penses ?

- A rien.

- On pense jamais à rien, c'est pas possible. Tu pensais bien à quelque chose. (souriant) Tu penses à quoi alors ?

- Je t'ai dit que je ne pensais à rien. J'ai le regard dans le vide, la tête vide, et voilà.
- La tête vide, ça m'étonnerait. Tu ne veux pas me dire en fait. Tu penses à A., c'est ça ?

- QUOI ???? non mais n'importe quoi ! tu délires complètement.

- Je ne délire pas, c'est juste que je vois bien que tu me caches quelque chose puisque tu ne veux même pas me dire à quoi tu penses, que tu ne fais même pas l'effort d'inventer n'importe quelle petite chose pour me rassurer, et que tu me regardes même pas quand je te parle. J'en tire des conclusions logiques.
- Moi j'appelle ça te faire des gros films. Ou des conclusions débiles. Tu es tordue, comme fille.

- Ah oui c'est sûr. A., elle est pas tordue, elle.

- T'es chiante. Si ça continue....

- OUi ? QUOI si ça continue ? tu vas aller voir A. c'est ça ?

- Oui, peut-être bien. Merci pour l'idée.

(ils se regardent d'un air mauvais. Ils sortent chacun d'un côté)

 

***

 

- Dis-moi...

- Quoi ?

- Tu m'aimes ?

- Ben ouais.

- Je te demande pas de me dire "ben ouais", je te demande si tu m'aimes.

- Je t'ai répondu, OUI.
- Dis-le moi alors...

- ...

- Ca fait longtemps que tu m'as pas dit "Je t'aime".
- Je t'aime.

- Dis donc, c'est spontané ça.
- Comment veux-tu que je te dise spontanément un truc que tu me demandes de te dire, là, tout de suite.
- C'est que si je te le demande pas, tu me le dis pas...

- ...
- Tu peux me le demander aussi, si tu veux.

- Hein ?

- SI je t'aime.
- Ben je le sais.

- Ah bon.

- ...
- Ben non, je t'aime pas.

- Menteuse.

- (elle sourit) Si, je t'aime, vilain. Mais je voudrais que tu me le dises plus souvent.
- C'est bien des gamineries de gonzesses ça.

- Oh, c'est pas sympa ce que tu dis là. C'est juste que j'ai besoin de le savoir, ça fait plaisir d'entendre certaines choses, c'est comme, je sais pas moi, des fleurs, jamais tu m'offres des fleurs.

- ...

- Tu m'en offriras, dis ?

- Ben ouais.
- Encore, ce ton ! des fois vraiment j'ai l'impression que tu t'en fous de moi !

- Mais tu vois pas que je suis en train de lire, là, depuis tout à l'heure ????? ou plutôt d'essayer, puisque t'arrêtes pas de me parler et de me demander de te dire des trucs ????

- "L'équipe".... des fois j'ai l'impression que tu préfères l'équipe de Toulouse de rugby à moi.

- Pareil.
(ils se regardent d'un air mauvais. Elle boude. Elle sort)

 

 

***

 

- Tu vas m'offrir quoi pour la Saint-Valentin ?
- Rien, c'est commercial la Saint-Valentin.

- C'est peut-être commercial, mais c'est aussi une preuve d'amour.
- Un cadeau, c'est une preuve d'amour ? faut dépenser de la thune, pour prouver qu'on aime quelqu'un ?

- C'est une attention, une pensée...

- T'as qu'à te dire que je pense à toi, et puis voilà.

- (souriante) Ah ? tu penses à moi ? et tu penses quoi ?
- Je pense... que t'as un joli petit cul.
- Mon cul ? c'est à mon cul que tu penses ? et tu crois que c'est une preuve d'amour ça ????
- Tu préfères quoi ? que je pense à ton cerveau ? t'en as pas... et y en a pas dans les boutiques ça, c'est dommage.

- Salaud.

- Hé hé.

(il sourit, content de lui. Elle boude. Elle sort)

 

***

 

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9 juin 2010 3 09 /06 /juin /2010 13:19

 

visuel-festival.jpg


Un joli nom pour une belle idée : le jeu de comédiens investit un village - et les gens viennent, écouter voir - une programmation variée, tambour battant - pas plus de trente minutes par compagnie. C'est en été, dans un cadre sympathique - les petites villes de la communauté des communes de Montesquieu : La Brède, Léognan... cette année à Saint-Selve. Ca se passe partout, je dirais même n'importe où, depuis le jardin d'une maison particulière, jusqu'au bistrot de la place de l'Eglise, en passant par la salle du Conseil ou le terrain de pétanque. Je n'y ai jamais assisté encore, mais je pourrai écouter voir ça, les 2 et 3 juillet prochain. Ca sera bien, forcément.

 

plus d'infos sur le site de l'association : www.scenesbuissonnieres.com

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7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 11:01

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                                                                                                                                                  photo Franck Le Divelec

 

Il fait une chaleur à dégouliner sous son chapeau, son boa, son manteau, son trac, son texte, ses trous, les projecteurs.

Et sous son chapeau, son trac, les projecteurs, on n'y voit rien, surtout quand on porte des lunettes qui reflètent de grands rais de lumière.
La désorientation est totale : le temps ne passe pas normalement. Comme on n'y voit rien, on se sent perdu. Et on n'entend pas, non, les paroles des musiques, les commentaires des gens, on ne s'entend pas soi-même : comme si les répliques sortaient d'une autre bouche, trop loin, ou trop insensé.
Et au milieu de ce trou - de ces absences des sens - de cette ville bizarre au climat tropical où les minutes sont des secondes  et les secondes des heures : ....... du plaisir. Quand même. C'est fou ça. Du plaisir. C'est du beurre ! Tu sais bien qu'on ne plaisante jamais. A Caen, dans le Calvados ! Qu'en ont dit les critiques ? EXTRA ! crotte de bique ! c'est faux ! ça n'a pas de sens, non, non.

Du plaisir, oui.

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20 mai 2010 4 20 /05 /mai /2010 13:36

CHICHON. - Eh ! comment tu coinces ?

CHICHA. - Bin par trop maille. Je viens de me faire dégouiner le missef.

CHICHON. - Pour un potiron, c'est glond. Tiens, mets le grozzy.

CHICHA. - Rami m'a dit, radis bien qui ripa le fermier.

CHICHOULETTE (arrive en courant). - He ho ! vla l'mirial qui ponche !!!!

CHICHAet CHICHON (d'une même voix). - Toi Chichoulette, toujours tu nous ragonces. Faut toujours qu'tu t'derlete l'atete.

CHICHOULETTE . - Oh ben si vous v'olliez pas, moi j'vé pa vous vérétiner hein. Moi j'a juste garé les tronques, parce que rin qui tralle, et ... berre qui moule n'arrache pas l'ours...

CHICHA. - Eh Chichon, tu vins on s'marorve ?

CHICHON. - Hoté, hoté, ma chichette. Paré tout...

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14 avril 2010 3 14 /04 /avril /2010 09:16

Ça craque. Ça part, le son - ça revient. La lumière jetée sur les épaules. Le pas, des autres, à côté, autour, ça court, ça s'arrête, ça tombe par terre, au sol, sur les planches de bois noir dont la peinture s'écaille, usée par les talons, les genoux, les pieds des tables, des coffres, les roues des carrosses, les pianos, les violoncelles, les pattes, peut-être, d'animaux improbables, tout est passé par là, tous ont joué ici, on a crié, on a pleuré, on s'est arraché les cheveux, pour de faux, et puis peut-être aussi pour de vrai, qui sait, on ne sait pas ce qui peut s'être passé dans la tête des comédiens, des carrosses et des violoncelles. Des drames se sont joués, d'autres y sont peut-être nés, insidieux et secrets, à moins qu'ils ne s'y soient dénoués, que quelque chose comme une grâce, venue de ces hauteurs insondables où nichent les divinités de la technique, ne soit descendu, à travers un éclair ou une brume, pour opérer, là, ou là. On est dans un entre-deux de la verticalité. Au-dessus de la salle, certes, mais à terre, sous ce ciel électrique, magique, qui envoie du bleu, du jaune, du rouge, des orages de lumière crue, ou rien, s'il veut, tiens ! et là dans le noir, sur les carreaux de bois noir, on n'est rien, rien, et s'il n'y a personne, en face... ?

On est là dans un regard. Sous les projecteurs et sous les regards, écrasés, libres.

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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 13:00

Merveilleuse initiative de la Compagnie de la Laurence, neuf ans après, et du monde, du monde, pour asssister à ces pièces de théatre qui, pour être amateur, n'en est pas moins surprenant par sa qualité.

Samedi et dimanche de Pâques, le bourg de Pompignac - 3000 habitants, et sa salle de spectacle/cinéma, son gymnase, ses tennis, sa bibliothèque, sa cascade et ses jolies maisons de pierre, ses chênes tricentenaires, ses centaines de petits lapins en émoi au détour des chemins - est en effervescence. On vient de loin, de l'autre bout de la France, pour jouer ou applaudir les comédiens, on n'est pas déçu. Enfants, ados, adultes, participent à cette atmosphère festive et simple où l'absurde camusien succède à Arsenic et vieilles dentelles. Que vive et essaime cette communion dans la culture, grâce à l'énergie et la sympathie des organisateurs, grâce à des places de 2 à 5 euros, grâce aux habitants qui ont logé les troupes, et au public qui sait profiter de ce qui lui est offert si généreusement. Les bénévoles auront mérité leur lundi férié, oui, oui.

 

Pour plus d'infos : www.pompignactes.com

 

 

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