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31 mars 2010 3 31 /03 /mars /2010 12:41

15% du budget de la construction d'une voie ferrée française est consacré à l'environnement*. Ce qui représente une sacrée fortune, et donne lieu à de nouveaux métiers, comme cet agent dont le travail est de se soucier de la faune : ayant constaté que crapauds et grenouilles se rendaient à la mare en passant par le tracé de la future voie, il a fait construire une mare toute nouvelle, toute belle, du même côté, afin que les batraciens n'aient pas à traverser les rails. De même, un passage est édifié sous la route, pour les lièvres, renards et autres habitants du secteur. Afin de le rendre attractif, on y plante une végétation qui incitera les bêtes à emprunter ce tunnel.

Initiative louable, certes... Mais quand on pense à tous ces pays où les infrastructures galopantes coupent en deux un village, au Maroc par exemple, où les conducteurs doivent toujours s'attendre à voir des femmes, des hommes et des enfants traverser les autoroutes, cela fait tout de même un peu mal au coeur... Je n'ai pas les chiffres, mais il est certain que chaque année, de nombreux morts sont causées par les tracés anarchiques des routes et autoroutes, aberrations palpables tout au long de nos trajets, d'un côté des maisons, de l'autre des champs, ou d'autres maisons... Pas de passerelles bien sûr pour les humains, pas de tunnels, ils n'ont qu'à bien regarder, à gauche à droite, avant de courir...

Tous les gouvernements n'ont pas les mêmes soucis... Mais que dis-je, un humain et un crapaud, ce n'est pas comparable.

 

 

 

 

 

* Source : émission Globalmag sur Arte, mercredi 31 mars 2010

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31 mars 2010 3 31 /03 /mars /2010 10:31

Cliquez, cliquez, bonnes gens, sur le petit lien ci-dessous, je laisse la parole à Brigitte ce matin, pour une page de métaphysique-tu vas prendre froid !

 

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Et pour rire encore un peu, je vous invite aussi à une leçon de subtilité grammaticale et lexicale française. Vous apprendrez par exemple qu'on ne dit pas "J'ai vaincu" mais "Je suis pluri-anal" - ou qu'une "biroute" n'est pas une route à deux voies... Enfin Dominique vous en parlera mieux que moi, cliquez juste là !

 

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15 mars 2010 1 15 /03 /mars /2010 11:09
C'est une technique de vente dans un club de gym.
Une personne séduisante vous accueille. Elle vous attend. Elle vient probablement de passer des castings pour être mannequin. En attendant, il faut bien vivre. Alors elle est là, et vous sourit. Puis vous salue, et vous aborde. Décontractée, elle vous pose quelques questions, pour créer du lien, pour vous aider à trouver votre bonheur. Elle porte un tee-shirt vert fluo.
On lui a fait apprendre son texte par coeur. C'est un commercial. Il a dû potasser, répéter, à la virgule et au sourire près. Rien n'est laissé au hasard, jusqu'à l'intonation de sa voix, ici, là, à tel et tel endroit du laïus.
On se demande si le texte est une arborescence, tenant compte des multiples possibilités de réactions du client. "S'il s'interroge sur ci, répliquer ça, s'il émet un doute sur ci, le rassurer que ça..." Mais non. Le texte suit un fil bien précis, il est écrit pour n'admettre auncune question ou interruption d'un autre ordre. Ce discours déguisé en conversation désintéressée est conçu pour que vous réagissiez d'une unique manière : vous taire. Ecouter. Répondre. Opiner.
Le fil, c'est que vous ne puissiez en placer une. La seule alternative serait de taper sur le commercial. Mais vous êtes bien élevé. Donc vous le laissez parler. Vous écoutez. Vous répondez gentiment. Vous opinez.
Les "aptitudes commerciales" sont inégalement réparties. Tout le monde ne peut pas vendre n'importe qui à n'importe quoi. Mais voilà, même si le commercial a les qualités naturelles qui séduiront, allécheront, amuseront, captiveront, et convaincront, on ne lui fait pas confiance. Le naturel a ses failles. On le formate jusqu'à la moindre syllabe. On le robotise. Il ne faut pas risquer de perdre une proie. Et comme lui ne peut pas risquer de perdre un emploi, alors tout est bien balisé.

J'ai eu la chance d'avoir entre les mains la trame de ce questionnaire. Le ton est affable, il faut être compatissant et rapide. Il faut parler beaucoup, vite, les phrases sont longues, les sujets variés, les illustrations nombreuses. On rebondit d'un point à l'autre, dans un ordre calculé pour être discret mais efficace. On aborde l'âge, les enfants, le travail, la silhouette, le mental, les ambitions, le temps, l'argent, les machines, une par une, tout est circonscrit. Tout converge vers la justification, l'évidence ultime : l'abonnement annuel. Le texte contient ces questions, ces transitions, et de nombreuses didascalies - une véritable oeuvre de théâtre - là, sourire ; ici, parler vite ; là, air naturel...

J'oubliais :
Si vous êtes actuellement en recherche d'emploi, vous pouvez postuler en ligne - mais pas en tant qu'éducateur physique ! Non, puisque les cours sont donnés... en vidéo ! Uniquement en tant que commercial. Vous êtes bon, en mémoire ?



PS / un grand merci à Miss Cousine !
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1 mars 2010 1 01 /03 /mars /2010 18:58
Allez voir ce site, et faites tourner la vidéo. Sur fond du très gracieux Casse-noisette de Tchaikovsky, elle évoluera sur votre écran, avec ses formes délicates, ses courbes délicieuses, sa silhouette séduisante.
Elle, c’est la partenaire rêvée de votre toutou… à condition qu’il soit branché, lit-on – exit les caniches permanentés et les yorkshires à mémère – mais surtout qu’il aime les troutrous en silicone !
En plus de sa ligne parfaite et de sa peau soyeuse, elle n’aboie pas, ne perd pas ses poils, ne fait pas peur aux joggeurs stressés, et ne ruine pas en croquettes, vermifuges ou autres vaccins antirabiques.
Je félicite Stéphane qui l’a créée et apparemment la commercialise dans le monde entier. C’est drôle, c’est design, c’est contemporain et décalé. Vous me direz !

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http://www.hotdollfordog.com/
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28 février 2010 7 28 /02 /février /2010 14:50
« Un concept unique en France », importé d’Allemagne, « qui ne désemplit pas », « la seule grande surface pour le couple », un magasin « dédié au plaisir et à la sensualité »… Après avoir lu et entendu autant de louanges et attirée par l’originalité du lieu, je me dis, il faut que j’aille voir ça.
C’est perdu dans une zone de bureaux près de l’aéroport, un de ces quartiers qui n’en sont pas, déserts de cubes en aluminium ou en verre, assemblés en une structure labyrinthique où des panneaux gris foncé orientent d’une société de bâtiment à une boîte d’intérim, dans cet urbanisme de la journée de travail – le soir et le week-end, inutile de chercher une âme à qui demander son chemin – représentatif de cette « France en train de devenir moche ».
Tiens, un de ces panonceaux est décoré d’un petit cœur rouge. De l’humain, de l’humour, par ici ? On suit la flèche, on tourne à droite, à gauche, à gauche, à droite, et là, on tombe sur un parallélépipède blanc, un truc sans nom qui ressemble à un grand container, ou une boîte à outils géante, ou un méga-Algéco : on y est, c’est à l’intérieur de cette chose qu’on va nous vendre de la sensualité.
On entre.
La sensation globale qui se dégage est celle d'un univers plastifié : dans sa dimension artificielle, lisse, sans nuances, alors même que l’œil est saturé de couleurs.
Les matières sont fausses – acrylique, nylon, synthétique au service de l’illusion du cuir, du crin, du satin ou de la fourrure. Les teintes sont convenues : du noir, du rouge, des clous, et bien sûr un peu de rose et de l’imprimé panthère. Les objets sont attendus : : des chaussures à talons hauts, des menottes, du lubrifiant et puis des bites sur plusieurs mètres de rayonnages – des bites en plastique rose fluo, des bites en plastique vert fluo, des bites en plastique bleu fluo, des bites en plastique jaune fluo. Les codes sont respectés – toutes sexualités représentées, tous les lieux communs du sex-shop sont là, et rien de nouveau sous les néons. Quant au rayon librairie, dont on espère qu’il sauve la mise, il est d’une pauvreté affligeante – la rentabilité n’est pas au rendez-vous, l’écrit ne doit pas être assez suggestif, assez efficace. Les DVD, eux, abondent, ils sont empilés sur plusieurs mètres de long et de haut, et les jaquettes semblent autant de déclinaisons des mêmes gros plans siliconés.
Par-dessus le supermarché, les prix sont explosifs, ce qui surprend quand on sent les tissus crisser sous les doigts et qu’on voit briller le simili-skaï – mais le marketing se paye, le concept a un prix.
Attention, je n’ai rien contre les pâtes en forme d’organes génitaux, contre les films porno ni contre l’usage des godemichés. C’est juste que, voilà, nulle poésie, nulle inventivité dans ce lieu loué jusque dans notre quotidien régional comme un temple du plaisir – et qui n’est rien d’autre qu’une grande surface qui marge à 3000 % sur du plastique sous une lumière crue. Il n’y manque que les caddies, d’ailleurs.
Cela m’a donné envie de relire le chapitre consacré au plastique dans Mythologies de Barthes : « Un objet luxueux tient toujours à la terre, rappelle toujours d’une façon précieuse son origine minérale ou animale, le thème naturel dont il n’est qu’une actualité. Le plastique est tout entier englouti dans son usage : à la limite, on inventera des objets pour le plaisir d’en user. La hiérarchie des substances est abolie, une seule les remplace toutes : le monde entier peut être plastifié, et la vie elle-même, puisque, paraît-il, on commence à fabriquer des aortes en plastique. » [quelqu’un saurait-il me dire si en 1957 les godes en silicone existaient déjà ?]
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24 février 2010 3 24 /02 /février /2010 10:29
En Angleterre un entrepreneur a créé une société de test de fidélité.
Le client typique est une femme, qui engage une « tentatrice », modèle quelconque et figé de la femme fatale, au sourire avenant et à forte poitrine, censée éprouver la résistance du mari – lequel est forcément déjà soupçonné de légèreté ou d’infidélités passées. Le service dure une demi-heure, dans un bar : une rencontre avec la tentatrice statuera : l’homme est fidèle ou pas – potentiellement infidèle ou pas –, selon qu’il cèdera à la tentation ou pas, tout cela moyennant 500 euros.

Apparemment, ça marche, cette boîte !
Tout ceci est à plusieurs égards symptomatique de choses étranges.
On se demande, d’abord, pourquoi la femme ne pose tout simplement pas la question à son mari : est-ce que tu me trompes ? Mais il semble que ce métier soit fructueux parce que le marché est étendu des couples où une bonne « conversation entre quat’z’yeux » ne règle rien, où la vérité n'est pas un ingrédient de la communication conjugale.

Or voilà, la femme est plus exigeante. Elle ne cherche pas seulement à savoir si son mari la trompe, mais si son mari POURRAIT la tromper. C’est là qu’elle révèle sa bêtise : OUI son mari POURRAIT la tromper. Tous les maris pourraient tromper leur femme, comme toutes les femmes pourraient tromper leur mari. S’il résiste à la tentation créée par une femme ce soir, cela ne veut en aucun cas dire qu’il résisterait à toutes les tentations créées par n’importe quelle autre femme tous les autres soirs de sa vie. Elle aura donc payé pour rien, dans le cas où le test est négatif : si elle est soulagée sur le moment, ses doutes reviendront aussi vite qu’ils sont partis. Elle peut même se dire que si l’homme n’a pas craqué, c’est peut-être par fidélité… vis-à-vis de sa maîtresse !

On se demande alors si son véritable désir n’est pas qu’il cède, justement. Par procuration, parce qu’elle est dans l’incapacité d’avoir une relation extra-conjugale ? Par procuration, parce qu’elle rêverait d’avoir une relation avec une telle tentatrice ? Parce qu’elle veut qu’il la trompe et qu’elle ait payé pour qu’il le fasse ? Parce qu’elle veut qu’il le fasse et qu’elle veut le savoir, le voir même, puisque la tentatrice s’encombre de tout un matériel d’enquête : enregistreur, caméra…
 Elle cherche donc à satisfaire une curiosité perverse et malsaine qui porte en elle le désir de la faute. Il se pourrait que l’homme n’ait jamais été abordé par une femme, n’ait jamais cru qu’il pourrait s’offrir le luxe d’être courtisé, et voilà que son épouse paye pour que son mari ait l’occasion d’être dragué, d’être dans une situation de désir explicite et réciproque. Pour satisfaire un désir et sous couvert de soulager ses doutes, elle crée une situation explosive dont elle est commanditaire et spectatrice.

Cette information est passée à la télévision à une émission grand public, à une heure de grande écoute. Espérons qu’elle ne transformera pas toutes les épouses ou compagnes tévéphages en voyeuses masochistes et paranoïaques…
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