Désirer, anhelar en espagnol pour désirer encore plus fort.
J'aime ce mot car il sonne comme haleine, haleter, comme les chiens happent l'air plus vite pour en avoir plus, plus, plus.
Le désir fonctionne ainsi. Il exige toujours plus. Il veut un regard, puis une odeur, le grain de la peau, une bise sur la joue, une intimité, des sourires, des regards (passés au pluriel), puis il se fait plus impérieux, il veut une respiration, des lèvres, le contact des deux mains, il veut un baiser, absolument, puis d'autres, de la langueur, de la lenteur, du temps, du temps, puis il pousse encore et il veut une, deux, plusieurs étreintes, et puis une nuit complète, et puis des chaussettes, des caleçons à laver, des disputes aussi pour pimenter, du temps, du temps, et puis il veut un autre regard, une autre odeur, le grain d'une autre peau, une bise ailleurs, une intimité différente, des sourires nouveaux qui font chavirer le coeur, des regards de cette autre personne...
Le désir est un enfant gâté.
Sommes-nous tous des enfants gâtés ? Pourris ? ou cette question n'a-t-elle même pas lieu d'être... un désir humain comme nous, simplement, humains, un peu trop et puis c'est tout ?