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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 22:22

Un vrai ! qui vole ! tout petit avec un bec tout fin, qui est là depuis je ne sais combien de temps, n'a pas l'air si farouche mais tellement rapide qu'il est difficile de le prendre en photo, impossible de l'attraper, et carrément inimaginable que la chienne se le sorte de la tête. Voilà qu'elle est toute folle, qu'elle saute aux rideaux pendant que lui se cache derrière le matelas, qu'elle court à la tête de lit pendant que lui se réfugie entre les livres, qu'elle couine alors que lui s'est terré dans le grille-pain !

Ce serait un rossignol ! L'enquêteur a enquêté, c'est ce qui est le plus approchant.

J'allais me coucher, mais je n'ai plus sommeil. Cette nuit je vais dormir avec un rossignol qui a élu domicile dans mon mobilhome.

Sur la coiffeuse il a maintenant à boire et à manger.

Après avoir mitraillé tous les recoins de mon placard, de la cuisine, les crèmes, parfums et autres moquettes, où il s'est toujours rendu invisible, j'ai pu l'avoir, entre un poche et une huile de massage. Il a bon goût.

 


 

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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 20:55

 

 

La voilà, à un clic ci-dessous. Une des plus grandes chansons de la musique, à mon sens. Ca se dit, ça ? enfin, on se comprend.

 

 

 

 

 

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13 décembre 2010 1 13 /12 /décembre /2010 09:25

J'attends Tu attends Il attend, elle attend...

l'attente nous attend tous au tournant

la patience s'étiole, les patients s'accumulent, s'impatientent dans la salle d'attente

les magazines prennent de l'âge et du gras, perdent leurs pages

la mousse des fauteuils est crevée

pousse, pousse la file d'attente

étire les nerfs

comme des chewing-gums

va-t-il nous appeler, le docteur ?

va-t-il en rester, du poisson ?

Mathilde finira-t-elle par revenir, t'aimera-t-elle toujours ?

entre chaque numéro il y a l'infini

les bouchons sont bouchés

les CD tournent en boucle comme les heures comme les jours

retour au point de départ - qu'est-ce qui a avancé ? à part les rides

à part le stock qui a baissé, d'espoir de marchandises

les cheveux qui sont tombés

l'énervement du désir insatisfait

le train sera complet

ce sera un strapontin

pour attendre l'arrivée

attendre pour attendre

elle viendra mais repartira et il faudra encore l'attendre

il appellera mais donnera un autre rendez-vous de bilan, après les analyses

dans le laboratoire où il faudra attendre, sur une chaise crevée les mains dans un vieux magazine, avec des femmes en maillot de bain, alors que dehors il fait si froid

il faudra d'abord attendre le bus

à l'arrêt

debout

dans le froid et entendre pleurer un gamin qui n'en peut plus d'attendre l'heure de son biberon

attendre toujours, l'heure de crever comme la housse des fauteuils chez le docteur, comme les nerfs qui explosent sur la peau, psoriasis aeczema des choses comme ça, notre lot à tous, attendre que ça arrive, attendre que ça passe

 

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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 21:59

Lue au détour du foisonnant Dans les veines ce fleuve argenté, de Dario Franseschini, cette histoire d'un étrange petit village, Borello, dont les habitants ont perdu, d'un coup, le repère de leur identité.

 

 

"Les étrangers qui arrivaient à Borello avaient l'impression que tout se passait normalement. Ceux auxquels il était arrivé de revenir peu de temps après étaient surpris que le médecin soit devenu mitron, ou que le fils de l'hôtelier aide le cordonnier en l'appelant "Papa". Il n'y a que le prêtre qui soit toujours le même. Non que le Seigneur lui ait épargné cette maladie, mais simplement parce que chaque matin il voit sa soutane noire posée sur la chaise et a la certitude d'être le curé.

(...)

Même le jeune médecin de l'université, qui était venu à Borello pour étudier ses habitants, n'avait pas compris grand-chose et, dans les premiers temps, il parla d'une maladie qui portait le nom d'un Russe. Elle frappait les alcooliques et faisait perdre jusqu'à la conscience de son identité, ne laissant que quelques fragments de mémoire sans lien entre eux.Mais comment pouvait-elle les frapper tous ?

Le jeune médecin avait essayé de questionner les habitants sans obtenir aucune réponse utile. Personne ne comprenait de quoi il parlait et, une seule fois, l'employé du télégraphe, troublé un instant, lui avait dit : "en fait ce matin une femme m'a demandé si je n'étais pas marchand de fruits. C'est drôle qu'on me prenne pour un autre dans un village aussi petit." L'après-midi, le médecin l'avait regardé à nouveau et lui avait demandé s'il était capable de lui décrire la femme. L'homme l'avait demandé en souriant et lui avait dit, en lui tendant la main : "Enchanté, je suis Dotti, l'instituteur du village. Vous parlez sans doute de la mère d'un de mes élèves."

Puis le jeune médecin connut la pire des mésaventures qui pouvait arriver à quelqu'un qui passait à Borello. Il tomba amoureux. Il tomba amoureux d'une jeune femme blonde et légère. Il l'avait vue la première fois un matin de soleil, alors qu'elle traversait, en courant, la place du village. Il avait eu l'impression que ses vêtements de lin blanc la soulevaient dans l'air, lui faisant à peine frôler la poussière des pavés. Elle était entrée sous les portiques, arrivant si près de lui qu'il avait pu respirer l'odeur de sa peau. Depuis, il passait ses nuits à rêver d'elle et ses jours à la poursuivre. Il l'embrassa pour la première fois dans l'entrée sombre de la maison de l'hôtelier, son père pour ce soir-là, et se désespéra aussitôt, en songea que le lendemain elle se réveillerait sans se souvenir ni de lui ni d'elle. Et il la perdit ainsi cent fois, et cent fois il la reconquit, cent fois il souffrit de jalousie, cent fois il brûla de passion et cent fois il pleura de nostalgie pour cent femmes différentes. A la fin, épuisé par trop d'amour, il perdit la raison, mais sans réussir pour autant à oublier cette envie de tendresse, d'habitudes, de calme qu'il ne réussissait pas à trouver dans le désir confus de toutes ces premières fois."

 

 

 

 

 

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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 13:52

J'aime ces rêves qui ressemblent à des films faciles, création bon marché. 

Je monte dans une immense berline direction la soirée de gala. Je porte un pantalon blanc, des chaussures noires, une veste noire, une chemise blanche à laquelle j'essaie de nouer ma cravate, mais j'abandonne - car je n'y arrive pas, je n'y tiens pas, de toute façon ce costume est aberrant. Le conducteur conduit, son passager est à l'arrière, je prends place sur le siège passager, je ne les connais pas mais nous allons à l'hippodrome. Il démarre, roule très vite, je n'ai pas peur, c'est bon.

C'est un bel homme très brun, un peu ironique, qui me fait des avances dont je n'ai que foutre.

Il fait nuit et nous arrivons à un coude peu avant le lieu de destination. Je descends, là,

 

 

 

une plage s'étire, en pente, délimitée par des murs de roche.

J'ai envie de me baigner.

il y a du vent qui sonne dans mes oreilles comme un air de liberté.

Les vagues, peu puissantes, sont belles et je les regarde s'enchaîner dans la pénombre.

 

 


Nous ne sommes pas pressés, de toute façon les officiels auront du retard.

Mon compagnon est resté à l'hôtel, je regarde mon téléphone comme un objet inanimé. Comme si j'étais là, et que là. Reliée à rien d'autre qu'à cette idée de soirée qui m'attend.

Je regarde la mer en réfrénant mon envie de courir sur le sable et me jeter dans l'eau.
Un couple arrive avec leur petite fille nue qui est pleine de sable. Ils la placent près du mur de roches d'où se met à jaillir de l'eau - une douche pour les baigneurs, comme par magie. Elle, la petite fille, est lavée par ce jeyser. Et je dis, je rêve de ce temps, cet âge où les filles n'ont pas de maquillage. Je l'envie. J'ai envie de jeter cette cravate qui n'a aucun sens, ces chaussures ces vêtements, et courir dans le sable, dans le jet, dans l'océan. A moins que ce ne soit la méditerranée. Quelque chose me situe (c'est drôle, cette "intuition géographique" qu'on a parfois dans les rêves) sur la côte nord marocaine. Pourtant cette plage-là, je ne la connais pas. A moins que...

 

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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 10:50

Tu me dis, en parlant de l'amour, ce sentiment "d'être de la même terre".

Je note bien, tu parles!

Chacun cherche son chat, et son sud. Son Orient. Chacun fait ce voyage, cette quête qui jamais n'aboutit, qui n'est que comblée puis à réinventer après qu'elle s'est déplacée.

Et d'après tes mots, rencontrer l'autre c'est savoir d'où je viens. Partager non pas une destination, mais une origine. Ce qui aplanit la relation. La soulage. La sacralise, elle devient intouchable, l'avenir ne peut rien en faire.

Trouver en l'autre son lieu, son temps aussi - puisque la terre a ces deux dimensions-là. A laquelle s'ajoute une troisième, intime et liée, celle du sacré.

Trouver en l'autre donc, son lieu, son temps, son sens. Se trouver l'un l'autre et son lieu et son temps et son sens avec. Quelle récompense...

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 18:43

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on me propose d'acheter ça.

une montre dorée, pour homme, à 200 euros au lieu de 800.
C'est une occasion unique, une telle promotion, ça s'appelle une vente privée, réservée aux abonnés, dont j'ai le privilège de faire partie.
Mais voilà : quand je vois ça, je me dis, mais comment peut-on vouloir un truc pareil ? comment peut-on acheter, offrir, se payer, fabriquer, vendre, un truc si laid ?

comment un truc aussi laid peut-il même exister ???

800 euros ! 200 euros même ! ou même 20, 10, 2... juste être ! exister ! s'offrir au jour !

qu'est-ce donc que toute cette laideur ? qui m'agresse, m'amuse, me sidère...

dorée en plus (il y a la même, ou le même genre, en argenté)

doré, dégoulinant de kitsch, de strass, d'abomination décorative, d'abus de vomiture, fioriture, tape-à-l'oeil, cocoterie et autres mielleries écoeurantes ?

QUI achète ça ?

QUI peut aimer ça ?

dans la série du reste, j'ai eu du mal à choisir la plus laide

si le temps s'habille ainsi moi je me flingue

je préfère qu'il s'arrête

qu'il n'existe même pas

ceci étant, parfois...

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6 décembre 2010 1 06 /12 /décembre /2010 13:03

se regonfler de sérénité

de patience

faire ses nuits

rêver d'un chien qui nage dans la Seine au soleil

et qui remonte sur la rive

même si pour lui c'est une première - l'eau, sans avoir pied.

affronter sa conscience, regarder dans les yeux, se regarder dans les yeux.

poser les mains bien à plat sur le clavier, le dos bien calé contre le dossier, ne pas trop faire de projets, ne pas se demander combien de temps dure l'avenir. Il dure ce qu'on veut bien lui ouvrir comme portes. Deux, quinze, trois cents, ça fait courant d'air et ça claque. Une par une, c'est mieux. Poser son regard derrière cette porte - ou pas. Mais ne pas le perdre dans le dédales d'ouvertures à l'infini. Ou se concentrer sur les quatre murs, là, autour de soi. Sur le volume qu'ils forment, sur l'espace qu'ils offrent et qu'il faut bien peupler.

aménager

se réapproprier.

s'asseoir. à table. au bureau. à l'ombre. à l'abri des courants d'air et de la pluie.

 


 

 

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5 décembre 2010 7 05 /12 /décembre /2010 13:18

 

 

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Jim Jarmush et Memphis. Jim Jarmush et les voyages, les langues, les trains, les pieds sur l'asphalte. Jim Jarmush et ses travellings de rues désertes, peuplées de voix lointaines, de graffitis, d'abandon. Jim Jarmush et le décalage. Jim Jarmush et le blues. Jim Jarmush et Tom Waits. Jim Jarmush et la lenteur. Les scénettes qui tournent, parallèles, tendent l'oreille et se croisent discrètement. Jim Jarmush et son humour. Jim Jarmush et Mystery Train en 1989.

 

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3 décembre 2010 5 03 /12 /décembre /2010 19:17

s'approprier

se désapproprier

s'approuver

se désapprouver

se réapproprier

se contredire

les idées pas très claires là tout de suite

s'écharper

se paradoxaliser

s'entrappartenir

s'expatrier

se languir

faire des cauchemars

manger des tortillas juste pour les entendre craquer à l'intérieur de l'oreille

chercher l'inspiration

écouter des musiques bizarres

n'aimer que des films bizarres

chercher les mots, en trouver d'autres

lire Moravagine

les pensées comme des auto-tamponneuses

attraper la queue de Mickey

tirer sur sa cigarettes

louper la piscine

louper beaucoup peut-être et puis tomber sur

renverser la poubelle

renverser la boîte de café dans la gamelle du chien qui n'est plus d'eau mais de café

jeter les déchets par-dessus le balcon de toutes ses forces dans le froid et avoir chaud

se faire Ikéa

s'optimistiquer

écouter Chet Baker

ne pas oublier la clé pour Brigitte et une bouteille pour Fred

se prendre une griffe

se prendre un vent

se prendre une miurge

se prendre pour la Joconde

zapper

sans allumer la télé

se prendre une patte et un coup de langue

reporter tout à demain

ou à la saint-glin-glin

bientôt Noël

il a neigé à Pompignac

il a gelé à Pompignac

et louper Romain Duris

louper pas mal de choses en fait

aimer le nombre

se regarder le nombril

se laver les cheveux

être une fille

être la petite dernière

découvrir son ascendant

ignorer son ascendance

LAPSUS

c'était descendance que je voulais dire, pardon papa, pardon maman

pardon mes quatre enfants pardon la nounou

pardon le toutou

qui s'énerve ? oh...

arrêter là peut-être ?

cultiver l'absurde

s'approprier l'absurde

accepter de ne pas tout comprendre

de ne pas chercher à comprendre

qu'on ne comprend jamais rien

que les mots ne veulent rien

dire

les non-dupes errent

sur la plage

elle guette

les sons bizarres c'est parfait

s'arrêter là peut-être ?

l'addiction

les mots qui reviennent et s'échangent comme des bâillements et comme des purs hasards

les mots qui s'échangent comme des gifles comme des virus et viennent de droite et de gauche comme la grippe

en perdent leur sens se rechargent d'autres sens et partent dans tous les sens

s'arrêter là, oui.

 

 

 

 

 

 

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